Le Harvard Business Review vient de publier un article qui met en lumière les difficultés rencontrées par les dirigeants dans leur quête du net zero carbone. Pour les entreprises, les conséquences stratégiques de l’action climatique, en particulier face à la montée des incertitudes mondiales, sont au cœur des préoccupations. Les dirigeants d’entreprise doivent réfléchir à la manière d’atteindre leurs objectifs de décarbonation et de gérer les opportunités et les risques pour leurs activités.
Les auteurs soulignent un élément souvent oublié, c’est «la reconnaissance de la difficulté de transformer les actifs physiques complexes qui sous-tendent notre système énergétique actuel – un système qui a été optimisé pendant plus d’un siècle pour offrir des performances élevées, qui est profondément ancré dans l’économie mondiale et qui sert des milliards de personnes».
Aujourd’hui, cette transformation n’en est qu’à ses débuts, et une grande partie du travail reste à faire. Selon une étude du McKinsey Global Institute, «seuls 10 % environ des technologies à faibles émissions nécessaires d’ici 2050 pour respecter les engagements mondiaux ont été déployées à ce jour. Pour les 90 % restants, de nouveaux investissements devront être construits et de nouveaux défis physiques devront être relevés.»
Les auteurs ont classé les 25 défis en trois niveaux, reflétant l’ampleur des progrès qui restent à accomplir et la difficulté de les réaliser. «Pour les PDG qui souhaitent guider leur entreprise vers la transition vers le zéro émission, ces niveaux peuvent être un guide utile pour évaluer ce qui doit être fait, quand et comment».
Les défis de niveau 1: des progrès dans le déploiement des technologies établies
Ils englobent les efforts de décarbonisation dans lesquels des technologies à faibles émissions matures et établies peuvent répondre aux exigences de performance de la plupart, voire de la totalité, des cas d’usage. Ils impliquent souvent des technologies dont les coûts diminuent rapidement et qui surmontent les limitations antérieures.
Les défis de niveau 2: anticipation et traitement des blocages des infrastructures et de la chaîne d’approvisionnement.
Les goulots d’étranglement qui empêchent le déploiement à l’échelle des technologies matures sont nombreux. Les entreprises qui jouent un rôle direct dans l’élimination des goulots d’étranglement, comme les sociétés minières qui fournissent les minéraux nécessaires en bénéficieront bien sûr. Mais ces défis ont des implications pour d’autres entreprises dont les propres objectifs de zéro émission et les opportunités commerciales dépendent de la résolution des goulots d’étranglement. Pour éliminer les blocages et sécuriser l’approvisionnement essentiel, ces entreprises devront peut-être conclure de nouveaux partenariats avec des fournisseurs clés, trouver des moyens de soutenir le développement de nouvelles sources d’approvisionnement ou contourner les contraintes d’approvisionnement.
Les défis de niveau 3: innovation et nouvelles approches
Les technologies nécessaires pour faire face aux défis de type 2 n’offrent généralement pas un niveau de performance comparable à ce qu’offre les technologies à base d’énergie fossile. Relever les défis de niveau 3 nécessite généralement une mise à l’échelle considérable. Par exemple, en 2024, seulement environ un million de tonnes d’hydrogène ont été produites de manière à faibles émissions, un nombre qui doit être multiplié par plusieurs ordres de grandeur dans le cadre des trajectoires de transition classiques.
Les experts concluent que «pour combler les écarts de performance et de compétitivité des coûts, les entreprises devront à la fois innover pour améliorer les technologies et repenser les systèmes de manière à garantir que les technologies fonctionnent efficacement ensemble».
